Caroline Désir sera échevine le 30 juin (Le Soir)

Nov 13, 2012 | AGENDA-PASSE

Ixelles. L’élue socialiste montera au collège en remplacement de Pierre Lardot.

Entretien

C’est officiel même si l’accord doit encore être présenté devant l’Assemblée générale. Qui ne votera pas car le nombre de candidats correspond au nombre de places à pourvoirNous pouvons donc vous dévoiler le casting socialiste au sein du collège ixellois. On le sait, le bourgmestre Willy Decourty gardera son fauteuil durant trois ans avant de le céder à son partenaire de majorité et à la cheffe de file libérale, Dominique Dufourny. Restait à choisir les socialistes appelés à occuper le poste d’échevin. Verdict ? Trois noms pour… deux postes. L’échevin sortant Béa Diallo rempile. Tout comme Pierre Lardot. « Que je remplacerai en juin », annonce Caroline Désir qui, avec 755 voix, a obtenu le 3e score local derrière Willy Decourty et Béa Diallo.

Caroline Désir, pourquoi ne monter qu’en juin ?

La volonté est d’effectuer un passage de flambeau en douceur. Les résultats des élections ont parlé. Je l’ai dit durant la campagne, j’ai envie de m’investir plus activement dans la commune et, cette fois-ci, au sein du collège. Ce n’est pas pour cela qu’il faut le faire dans le déchirement et la bagarre. Pierre est un excellent technicien et on a encore besoin de ses compétences, notamment pour discuter du budget 2013, un moment pas facile, d’autant que le premier budget est toujours déterminant parce qu’il fixe les grandes orientations.

Pourquoi ne pas avoir opté pour une transition à mi-mandat ?

La transition est prévue le 30 juin, ce qui me permet de monter au collège sans être trop en décalage par rapport au début de la législature. Willy part dans trois ans, Pierre le 30 juin. Il faut donc préparer l’avenir.

La relève est prête ?

Oui ! On a deux nouveaux élus (NDLR : Maïté Morren, SP.A et Romain De Reusme), c’est un chouette signal. Les jeunes, et les plus jeunes que moi, sont déjà là.

Une idée des compétences qui vous attendent ?

J’ai demandé qu’on puisse rediscuter en juin. Je pense par exemple à la rénovation urbaine qui comprend les contrats de quartiers et la mobilité et qui est du ressort du bourgmestre. J’aimerais assez récupérer cette attribution en échange des travaux publics. Cela me permettrait de disposer de l’ensemble des leviers liés au logement, la difficulté numéro un à Ixelles où nous avons un gros déficit de logement public qui tourne autour de 4,6 % (NDLR : alors que la moyenne régionale est de 10,8 %). Les attentes sont énormes avec des milliers de personnes sur liste d’attente.

Que proposez-vous ?

Je n’ai pas de solution miracle mais je pense qu’il faut mobiliser tous les leviers, de la mise en avant des AIS à la poursuite de la rénovation des propriétés communales en passant par la lutte contre les immeubles inoccupés. On vient d’activer le droit de gestion publique, une piste à creuser. L’idée étant de prendre contact avec les propriétaires concernés afin qu’ils remettent leur bien en état ou qu’ils acceptent que la commune et la Région s’en occupent et se remboursent via les futurs loyers. Il peut y avoir des situations compliquées comme des gens qui n’ont pas les moyens de faire les travaux ou des successions compliquées mais il n’est pas normal qu’il y ait autant d’immeubles inoccupés alors que nous connaissons de tels problèmes de logement.

Aujourd’hui, vous êtes députée régionale et à la Communauté française ainsi que sénatrice. Il va falloir faire des choix.

Pour le Sénat, la loi est claire, on ne peut pas cumuler avec un poste d’échevin ou de bourgmestre. Je vais donc démissionner mais je me réjouis d’avoir quelques mois devant moi, pour poursuivre certains dossiers comme celui concernant la traite des êtres humains. Pour la Région et la Communauté française, cela devra être réglé en interne, en tout cas pour cette dernière puisque nous ne sommes que six Bruxellois à y siéger et qu’il faudra désigner un sénateur qui doit lui-même être député à la Communauté. Et qui ne pourra donc pas cumuler avec une fonction d’échevin ou de bourgmestre.

Prête à cumuler, donc.

Je ne suis pas une partisane du cumul pour le cumul mais je me suis beaucoup investie dans le dossier petite enfance lié au boom démographique. Quand je monterai en juin, il ne restera que quelques mois au sortir des vacances avant les prochaines élections. Est-ce que ça vaut la peine de faire monter quelqu’un pour ce timing-là, je ne sais pas. En tout cas, je ferai ce que décidera le parti.

Serez-vous candidate bourgmestre en 2018 ?

Je n’ai pas du tout cette idée à l’esprit actuellement. Je voudrais d’abord être échevine. La question du leadership à Ixelles se posera très certainement mais Béa et moi allons d’abord essayer de travailler convenablement ensemble. C’est la priorité.

Patrice Leprince – 13 novembre 2012 – Le Soir